Chaque soir, vous ouvrez peut-être votre carnet pour y noter vos réflexions, vos gratitudes et les événements marquants de votre journée. Mais savez-vous que ce geste bienfaisant, c’est aussi celui de millions de femmes et d’hommes depuis des siècles ? Tenir un journal intime est loin d’être nouveau. Nous connaissons tous le Journal d’Anne Frank. Mais bien avant elle, des personnes célèbres ou anonymes ont couché sur le papier leurs pensées, trouvant dans leur journal un véritable compagnon de vie. Et certains carnets intimes sont devenus bien plus célèbres que leur fonction de départ le laissait supposer… Des premières méditations venues de l’Antiquité à la Journalyse que je partage ici avec vous, ces pages à qui on se confie changent vraiment la vie, depuis des millénaires. Où et quand trouve-t-on les prémices de l’écriture intime ? Qui sont les diaristes et auteurs fondateurs qui nous ont ouvert les portes du développement personnel grâce à un simple carnet et un stylo ? Je vous emmène découvrir, à travers les continents et les siècles, la grande histoire du journal intime.
L’histoire du journal intime à travers le monde et le temps
Le tout premier journal intime dont nous avons aujourd’hui connaissance est né en 170 (non, je n’ai pas oublié de chiffre !). C’est l’œuvre de Marc-Aurèle qui, en plus d’avoir été empereur romain, s’est aussi rendu célèbre comme écrivain et philosophe. Ses « Méditations » (en anglais) que l’on retrouve également sous le titre « Pensées pour moi-même » sont un ouvrage tout à fait personnel, qui n’était pas destiné à être publié. L’empereur y fait état de ses réflexions sur la sagesse, le devoir, mais aussi la responsabilité de tout homme sur ses actes, ses paroles et ses émotions. Une forme de journal d’analyse de soi qui marque le début de l’histoire du journal intime et se répand dans le monde gréco-romain.
C’est ensuite en Asie que l’on retrouve des écrits intimes datant du 10è siècle : les journaux de Murasaki Shikibu, d’Izumi Shikibu et de Sarashina ont voyagé jusqu’à nos jours. Loin de seulement relater leur vie à la Cour, ces femmes explorent aussi leurs rêves, leurs questionnements profonds, leurs souvenirs à travers les pages.
La pratique du journal intime arrive plus tardivement en Europe, en même temps que le papier. On en retrouve trace à partir du Moyen Âge. Certains ont une vocation plus spirituelle, celle de conserver et de transmettre les rites païens. On attribue d’ailleurs ces carnets aux sorcières : ils ne sont pas bien considérés ! Les écrits personnels tiennent aussi d’autres fonctions : les livres de raison sont par exemple des outils de mémoire collective destinés à la transmission familiale.
Dans les États-Unis du 17ᵉ siècle naissent d’autres journaux, plutôt philosophiques ou religieux et écrits par des hommes. Mais les femmes américaines ne sont pas en reste puisqu’au 18ᵉ siècle, celles-ci s’expriment à travers des lettres et des journaux intimes sur leur quotidien de pionnières.
Vers le 18ᵉ siècle, en Europe, le journal intime devient celui que nous connaissons : ce sont d’abord principalement des hommes bourgeois qui y racontent leur quotidien, puis la religion pousse à faire de ces écrits un outil introspectif honnête (même s’il consiste seulement à noter ses bonnes et mauvaises actions). Il devient même de coutume d’offrir aux jeunes filles un carnet à clé afin qu’elles relatent leur journée et apprennent la bonne éducation.
L’histoire du journal intime prend enfin son essor avec les premières publications, qui font de ce type d’écriture un genre littéraire à part entière. Enfin, ce sont malheureusement les guerres en Europe qui rendent la tenue d’un journal personnel de plus en plus courante et nécessaire : Anne Frank en est le tristement célèbre exemple.
Les pionniers de l’histoire du journal intime d’analyse
Au 20è siècle, l’histoire du journal intime prend un nouveau tournant. Carl Gustav Jung, Marion Milner, Anaïs Nin et Ira Progoff, par leur approche différente, contribuent à faire du journal intime un outil de thérapie et de connaissance de soi. Qui sont ces pionniers du journal d’analyse qui nous permettent aujourd’hui de profiter de tous les bienfaits de cette écriture introspective, pour évoluer et nous épanouir ?
Carl Gustav Jung, l’intime et le subconscient
On connaît Jung comme psychanalyste et élève de Freud. Mais il est aussi l’un des piliers de l’histoire du journal intime, au travers de plusieurs ouvrages. Les premiers, ce sont les Black Books, un ensemble de 7 journaux intimes tenus par Jung entre 1913 et 1932. Il y relate ses rêves, ses visions et y explore les profondeurs de son esprit.
Le second, intitulé The Red Book et basé sur ses précédents journaux, est à moitié manuscrit, à moitié illustré. Jung y poursuit cette plongée dans son subconscient, ses visions, ses fantasmes. Il découvre que grâce à l’écriture introspective, il réussit à s’apaiser dans des périodes de crise et trouver un sens à son existence. Il en tire aussi de nombreuses théories, dont celle des archétypes et de l’inconscient collectif.
Le journal intime change la vie de Jung, et celle de ses patients qu’il encourage à relater leurs rêves et leurs pensées profondes. Une véritable exploration qui peut vous inspirer pour approfondir votre pratique du journal intime !
Marion Milner et le processus du journal intime
Marion Milner est une brillante psychanalyste britannique. Mais avant même de mener cette carrière, elle écrit en 1934 A life of One’s Own, « Une vie à soi » en français, le tout premier ouvrage de l’histoire du journal intime traitant du processus d’écriture en lui-même. Publié sous un pseudonyme, ce journal relate 7 années d’explorations intérieures de Marion, à qui tout sourit, mais qui pourtant ne se sent pas heureuse. Pour se comprendre, parvenir à définir et à atteindre son propre bonheur, elle pratique l’écriture intuitive, et utilise son journal comme un outil d’auto-analyse.
C’est grâce à l’écriture quotidienne dans son journal que Marion Milner découvre le fonctionnement des 2 hémisphères de notre cerveau : un côté masculin rationnel et analytique, porté vers l’action, et un côté émotionnel, synthétique et intuitif, plutôt féminin. Pour elle, c’est en combinant ces deux facettes de notre personnalité que nous pouvons nous épanouir. Et c’est exactement le propos de la Journalyse : comprendre nos besoins à travers l’écriture de nos émotions, pour ensuite transformer notre existence dans la matière.
Anaïs Nin ou l’histoire du journal intime émotionnel
Célèbre écrivaine et diariste, Anaïs Nin est surtout reconnue pour ses écrits intimes (qui font partie des livres sur le journal intime que je vous recommande), dans lesquels elle relate avec sincérité sa vie émotionnelle et amoureuse. Même si elle n’est pas psychanalyste, Anaïs Nin ouvre un autre regard sur la pratique du journal intime, et ce dès les années 1930. Partir en soi à la rencontre de sa vie intérieure et enrichir celle-ci est pour elle le moyen de résister aux difficultés du quotidien. Ses nombreux écrits personnels, sans filtre ni tabou, ont réellement marqué l’histoire du journal intime. Ils sont une source d’inspiration pour qui veut analyser ses émotions, ses relations et ses expériences les plus intenses.
Ira Progoff et le journal intime thérapeutique
Ce psychologue américain, élève de Jung dont il s’est beaucoup inspiré, a développé la méthode du « Journal Intime Intensif » dans les années 1960. Cette technique de journal intime thérapeutique travaille sur différents aspects de la vie du diariste : les relations, la santé, les rêves et images… À travers des exercices d’écriture précis, réalisés en silence dans un classeur divisé en sections, Ira Progoff propose de développer sa créativité et d’améliorer sa qualité de vie. Le journal intime sert ainsi de support à l’auto-exploration de soi sous de multiples perspectives. Le Dr Progoff a surtout contribué à l’histoire du journal intime d’analyse en popularisant l’idée que tenir un journal doit être accessible à tous, sans compétence ni amour particulier pour l’écriture. Aujourd’hui, sa méthode de journaling est déclinée en ateliers à travers le monde. À travers l’histoire du journal intime, universelle et intemporelle, c’est le monde du développement personnel qui nous a été ouvert, plein des promesses d’une vie meilleure. Voué au départ à recueillir des confidences et des événements de vie, ce carnet un peu magique a traversé les siècles et le globe. Les nombreuses publications de journaux l’ont sans doute détourné de sa vocation première : rester personnel et secret… Mais grâce à ces publications et aux recherches de ces 4 auteurs fondateurs, nous pouvons aujourd’hui avoir à portée de stylo un véritable outil de connaissance de soi. Et si vous aussi, vous profitiez de ses incroyables pouvoirs pour changer votre quotidien ? Mon programme Journalyse d’une Vie Réussie vous propose de balayer tous les domaines de votre existence pour enfin vous construire la vie dont vous rêvez… Alors n’attendez plus pour vous inscrire et vous épanouir !